Twitter est-il allé trop loin en expulsant à vie l’un de ses utilisateurs ? Souvenez-vous, le 19 juillet dernier, l’éditorialiste et Twittos britannique Milo Yiannopoulos s’est vu définitivement bannir du réseau social, pour ses propos racistes et humiliants envers l’actrice afro-américaine Leslie Jones. Un exil forcé qui n’a pas fait l’unanimité sur la toile, certains internautes dénonçant une atteinte à la liberté d’expression – à commencer par WikiLeaks.
Organisation non-gouvernementale luttant pour la transparence totale de l’information, WikiLeaks a tenu à exprimer son mécontentement via une série de tweets publiés dans la nuit du 21 au 22 juillet. Selon le lanceur d’alerte, Twitter encouragerait la censure et l’oppression de ses utilisateurs, et représenterait une menace pour la liberté d’expression. Pire encore, WikiLeaks va même jusqu’à souligner le caractère soit-disant despotique de la plateforme de micro-blogging, en la comparant à un « espace de justice féodale ».
Cyber feudalism: @Twitter founder @Jack banned conservative gay libertarian @nero for speaking the ‘wrong’ way to actress @Lesdoggg
— WikiLeaks (@wikileaks) 21 juillet 2016
« Cyberféodalisme : le fondateur de Twitter Jack Dorsey a banni Milo Yiannopoulos, conservateur gay et libertaire, pour avoir « mal » parlé à l’actrice Leslie Jones », explique WikiLeaks sur son compte Twitter.
@wikileaks we don’t ban people for expressing their thoughts. Targeted abuse & inciting abuse against people however, that’s not allowed
— Jack (@jack) 21 juillet 2016
Un tweet qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de Jack Dorsey, CEO de Twitter. « Nous ne bannissons pas les gens parce qu’ils expriment leurs opinions. Mais le harcèlement et l’incitation au harcèlement contre des personnes, en revanche, ne sont pas autorisés », réplique le patron du réseau social à l’oiseau bleu.
@jack We will start a rival service if this keeps up because @WikiLeaks & our supporters are threatened by a space of feudal justice.
— WikiLeaks (@wikileaks) 21 juillet 2016
WikiLeaks, qui campe sur ses positions avec conviction, a alors menacé de créer un service en ligne rival si Twitter ne daigne pas modifier sa politique de censure. Jack Dorsey, quant à lui, a annoncé qu’il travaillait sur la question – notamment sur la création de filtres paramétrables qui permettraient aux utilisateurs de masquer le contenu qu’ils jugent indésirable. Affaire à suivre.