Twitter est-il allé trop loin en expulsant à vie l’un de ses utilisateurs ? Souvenez-vous, le 19 juillet dernier, l’éditorialiste et Twittos britannique Milo Yiannopoulos s’est vu définitivement bannir du réseau social, pour ses propos racistes et humiliants envers l’actrice afro-américaine Leslie Jones. Un exil forcé qui n’a pas fait l’unanimité sur la toile, certains internautes dénonçant une atteinte à la liberté d’expression – à commencer par WikiLeaks.

Organisation non-gouvernementale luttant pour la transparence totale de l’information, WikiLeaks a tenu à exprimer son mécontentement via une série de tweets publiés dans la nuit du 21 au 22 juillet. Selon le lanceur d’alerte, Twitter encouragerait la censure et l’oppression de ses utilisateurs, et représenterait une menace pour la liberté d’expression. Pire encore, WikiLeaks va même jusqu’à souligner le caractère soit-disant despotique de la plateforme de micro-blogging, en la comparant à un « espace de justice féodale ».

 

« Cyberféodalisme : le fondateur de Twitter Jack Dorsey a banni Milo Yiannopoulos, conservateur gay et libertaire, pour avoir « mal » parlé à l’actrice Leslie Jones », explique WikiLeaks sur son compte Twitter.

 

Un tweet qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de Jack Dorsey, CEO de Twitter. « Nous ne bannissons pas les gens parce qu’ils expriment leurs opinions. Mais le harcèlement et l’incitation au harcèlement contre des personnes, en revanche, ne sont pas autorisés », réplique le patron du réseau social à l’oiseau bleu.

 

WikiLeaks, qui campe sur ses positions avec conviction, a alors menacé de créer un service en ligne rival si Twitter ne daigne pas modifier sa politique de censure. Jack Dorsey, quant à lui, a annoncé qu’il travaillait sur la question – notamment sur la création de filtres paramétrables qui permettraient aux utilisateurs de masquer le contenu qu’ils jugent indésirable. Affaire à suivre.