L’indignation fait écho dans les musées ce mercredi 16 février. L’Académie des Beaux-Arts, s’indigne contre la censure de plusieurs œuvres d’art pour cause de nudité représentée, ce qui entrave « considérablement » la « promotion de l’art sur ces médias incontournables ». Dans un communiqué, L’Académie des Beaux-Arts blâme les réseaux sociaux “ne faisant ainsi, par le biais de leurs algorithmes, aucune différence entre des œuvres d’art, des selfies et d’autres clichés personnels de nus portés à la vue de tous”.
La liberté artistique revendiquée
L’institution de défense du patrimoine artistique français s’indigne face à l’absence de différenciation entre les œuvres de nus et les photos dénudées sur les réseaux sociaux. Cette protestation est une réponse face à la censure sur Instagram, Facebook et Twitter de plusieurs tableaux notamment L’origine du monde de Gustave Courbet ou encore La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. Cette « situation ubuesque impose une réaction légitime » et l’Académie appelle « à se poser la question de la liberté de la diffusion de l’information et des moyens à mettre en œuvre pour la protéger ».
[COMMUNIQUE DE PRESSE] Censure des œuvres d’art sur les réseaux sociaux : l’Académie des beaux-arts appelle à la vigilance pic.twitter.com/4uRuWk2aeH
— Académie beaux-arts (@AcadBeauxarts) February 16, 2022
Jusqu’à la provocation…
Cette question agite le milieu des beaux-arts ces dernières années. Un coup d’éclat imaginé par l’Office de tourisme de la capitale autrichienne, est apparu comme une belle provocation l’année dernière. Censurées sur les réseaux sociaux, des œuvres de nus du peintre Egon Schiele ou encore des toiles de Modigliani ont trouvé une seconde vie sur la plateforme OnlyFans, connue pour ses contenus sexuellement explicites. Ouvrant ainsi le débat sur le rôle des algorithmes et des géants de la tech dans l’art. « Cette initiative marketing de notre part n’est pas la solution ultime à cette relation problématique entre le monde de l’art et les médias sociaux, mais […] nous voulons défendre nos valeurs et nos convictions », a confié la porte-parole de l’office du tourisme de Vienne, Helena Hartlauer.