Alors qu’Instagram vient de lever le voile sur son nouveau logo, les autorités iraniennes ne semblent pas prêtes à accepter les mannequins sans voile sur le réseau social.
Ce dimanche 15 mai, le tribunal iranien chargé de la cybercriminalité a arrêté 8 mannequins et poursuivi en justice 29 personnes appartenant au monde de la mode, pour la simple raison qu’elles ne portaient pas de voile sur leurs photos Instagram. Elles ont même été accusées de propager « un contenu immoral et une culture anti-islamique », le voile étant obligatoire en Iran depuis la révolution islamique de 1979.
Iranian Model, Elham Arab, answering to Tehran attorney for posting her pictures without scarf on Instagram pic.twitter.com/y1CSM4FrYQ
— potkin azarmehr (@potkazar) 16 mai 2016
Depuis deux ans, le tribunal iranien traque les contenus jugés « anti-islamiques » sur la toile, dans le cadre de l’opération « Araignée II ». Alors que Facebook et Twitter sont interdits en Iran, Instagram séduit bon nombre d’utilisateurs. Selon Javad Babaie, juge au tribunal d’Iran : « 60% des utilisateurs iraniens d’Instagram suivent ces pages » de professionnels de la mode. 170 Instagrameurs iraniens ont ainsi été identifiés, parmi eux des photographes, responsables de maison de couture, maquilleurs et mannequins.
Le tribunal iranien pointe directement du doigt Instagram, accusant le réseau social de vouloir « changer le mode de vie islamique-iranien en Iran ». L’application est également accusée de « propager le mannequinat et normaliser la débauche » et de « promouvoir des habits qui sont contre les coutumes de la société iranienne ».
Une photo publiée par Elnaz Golrokh (@elnaz_golrokh) le
Elham Arab, mannequin et figure emblématique du monde de la mode en Iran, fait partie des personnes arrêtées. Son compte Instagram, suivi par plus de 12.000 abonnés, a d’ores et déjà été supprimé par les autorités iraniennes. Ces dernières n’hésitent pas à comparer le non-port du voile à un « crime », de la « prostitution » ou encore de la « corruption ».