Le dispositif de protection des victimes de harcèlement sur Twitter semble être en bonne voie. Après avoir provoqué une pluie de commentaires racistes à l’égard de l’actrice Leslie Jones, l’éditorialiste et Twittos britannique Milo Yiannopoulos s’est vu bannir à vie du réseau social ce mardi 19 juillet.
Provocateur assumé et habitué des polémiques, celui qui se définit comme « le plus fabuleux super-méchant d’Internet » vient d’être contraint de faire ses adieux à ses quelques 338.000 abonnés sur Twitter. Plus connu sous le pseudonyme de @Nero, Milo Yiannopoulos est réputé pour ses propos acerbes et ses idéaux socio-politiques douteux. Éditorialiste du site néoconservateur Breitbart, ce personnage controversé n’a jamais caché son adoration pour Donald Trump, dont il partage les idées sexistes, racistes et misogynes.
Considéré comme l’un des plus gros trolls de la Twittosphère, le britannique de 32 ans avait été plusieurs fois rappelé à l’ordre par la firme de Jack Dorsey. Ses remarques déplacées sur la tuerie d’Orlando lui avaient d’ailleurs coûté son badge « certifié » et une exclusion temporaire de la plateforme de micro-blogging.
Dernièrement, c’est à l’actrice afro-américaine Leslie Jones que le polémiqueur s’en est pris. Victime d’un harcèlement massif suite aux propos profondément humiliants de Milo Yiannopoulos, l’actrice de Ghostbusters a fait le choix – à contre-cœur – de quitter le réseau social à l’oiseau bleu. Une discrimination violente ayant provoqué l’indignation de nombreux Twittos qui, en gage de soutien à la jeune femme, ont réclamé le bannissement définitif de l’éditorialiste via le hashtag #BanNero.
Malgré quelques pro-Nero dénonçant un bafouage de la liberté d’expression, cet exil forcé de Milo Yiannopoulos a largement été applaudi par les Twittos :
A large part of Twitter’s harassment problem would disappear if @nero was banned from the platform #BanNero https://t.co/ewil3ozHNg
— Graham Linehan (@Glinner) 19 juillet 2016
Le principal intéressé a, quant à lui, dénoncé une action « lâche » de la part de Twitter. « Par la lâcheté de la suspension de mon compte, Twitter vient lui-même de confirmer qu’il était un lieu sûr pour les terroristes musulmans et les extrémistes du mouvement Black Lives Matter, mais une zone interdite pour les conservateurs (…) Comme tous les actes de la gauche régressive totalitaire, cela va leur revenir à la figure et m’apporter toujours plus d’adorateurs. Nous sommes en train de gagner une bataille d’idées, Twitter vient de se tirer une balle dans le pied. C’est la fin pour eux, tous ceux qui sont pour la liberté d’expression vont comprendre qu’ils ne sont plus les bienvenus sur Twitter », a-t-il déclaré sur Breitbart.
Twitter, enfin, a déclaré que « les gens devraient être en mesure d’exprimer des opinions et croyances sur Twitter. Mais personne ne mérite d’être soumis à des mauvais traitements ciblés en ligne, et nos règles interdisent d’inciter ou de se livrer à l’abus ou de harcèlement ciblé des autres. Au cours des dernières 48 heures, en particulier, nous avons vu une légère hausse du nombre de comptes violant ces politiques et nous avons pris des mesures coercitives contre ces comptes, allant de l’avertissement, qui nécessitent également la suppression des Tweets violant nos politiques, à la suspension permanente ». Une prise de position qui, plus que jamais, souligne la détermination du réseau social d’éradiquer les contenus haineux et discriminatoires de sa plateforme.