Vidéo City Paris vient de fermer ses portes. Durant cette seconde édition, les 8 et 9 avril 2017, les millennials ont fait vibrer le Parc des Expositions de Versailles, par leur enthousiasme face aux 250 YouTubeurs invités.
Après m’être rendue à la première édition, j’ai de nouveau franchi les portes du hall qui accueille l’événement, pour découvrir l’ambition et la stratégie du plus grand salon français de vidéastes du web.
En novembre 2015, la première édition du salon consacrée aux YouTubeurs avait conquis 25 000 fans. Une vague de jeunes surexcités qui ne rêvaient que d’une chose, rencontrer leurs idoles.
Mais comme notre monde numérique est en perpétuel évolution, en un an et demi, les comportements des internautes ont évolué. Cette année, le nombre de jeunes déguisés en licorne, et en larmes après avoir rencontré les stars de YouTube, a nettement diminué. Et ce, alors même que le salon a accueilli près de 40 000 visiteurs et deux fois plus de YouTubeurs que l’édition précédente.
Aujourd’hui, pour le public ce phénomène est familier. Si rencontrer son YouTubeur préféré fait toujours rêver, ce n’est plus nécessairement un graal inaccessible. Nombreux sont les visiteurs qui se sont munis d’un billet principalement pour se divertir, mais aussi s’informer.
Le public est ainsi devenu acteur du salon, prêt à récolter les conseils de leurs idoles, la camera en bout de bras pour vloguer leur journée à Vidéo City Paris. Les créateurs sont passés d’un statut de starification à celui de modèle.
Cette évolution des attentes et des comportements a été anticipée par les équipes du salon. Contrairement à sa première édition, les meet-ups – rencontres de quelques minutes pour un autographe et une photographie – n’ont pas été les seules activations stars de l’évènement. Les activités proposées par les partenaires, les animations et les spectacles sur la grande scène, mais aussi les conférences et les workshops ont été très prisés.
En tendant l’oreille dans les allées, il n’était pas rare d’entendre des abonnés interpeller leurs youtubeurs favoris pour discuter la qualité de leur travail ou pour leur demander des conseils. Les animations sur les différentes scènes consacrées aux questions/réponses ont également été très appréciées.
Ces nouveaux comportements sont le reflet du changement de regard sur les youtubeurs. Les professionnels, mais aussi le grand public, sont maintenant conscients de la fiabilité du modèle économique de cette activité, et de la créativité des talents.
Les YouTubeurs sont aujourd’hui des artistes, des producteurs et des réalisateurs. Une multitude de talents reconnus qui explique la présence du CNC – Etablissement public français qui réglemente, soutient et promeut l’économie du cinéma en France et à l’étranger – pour délivrer des master class.
Cette année encore, le challenge de Video City Paris était donc de transformer les vues en rencontres, afin de faire tomber la barrière du digital. La principale nouveauté a été de transformer un évènement en véritable expérience.
Pour répondre au positionnement plus professionnel des créateurs et aux attentes qualitatives des visiteurs, Video City Paris est devenu une nouvelle plateforme média, disposant de sa propre communauté sur les réseaux sociaux : plus de 20k sur Facebook, 103K sur Instagram ou encore 40k sur Twitter.
En tant que véritable média, Vidéo City Paris nous a proposé une visite jalonnée de catégories afin de démontrer la diversité des contenus.
Au-delà de la beauté, du lifestyle et du gaming, majoritairement représentés dans les premières années de YouTube, le sport, l’éducation, la culture, le fooding, l’humour et les webseries ont su trouver leur place.
Une diversité qui a également permis de rendre compte d’une mixité des créateurs tant par leur style, leur sexe ou leur âge.
L’autre espace dédié, particulièrement intéressant, était celui des parents. A noter que le salon est interdit aux moins de 14 ans non-accompagnés d’un adulte. Proposé en partenariat avec Netfix – un autre géant de la vidéo – cet espace avait pour but de détendre et de divertir les accompagnateurs. Mais c’était aussi le moyen de les éduquer sur la portée et les dangers des contenus diffusés, ou vus, sur le web.
Un angle pédagogique indispensable pour Video City Paris qui souhaite s’adresser à un très large public.
Mais ce sont bien les créateurs de vidéos qui sont au cœur de la manifestation. Pourtant, ils ne sont pas sous contrat commercial avec le salon.
Ce business modèle est intéressant, car il révèle l’importance pour les YouTubeurs de rencontrer leur public et de le remercier. C’est aussi une opportunité business pour ces créateurs de contenus qui sont devenus de véritables entrepreneurs.
Les marques partenaires, quant à elles, ont proposé des expériences ludiques et virales afin de produire du contenu sur place.
Ainsi, pas moins d’une quarantaine d’entreprises, dont NYX, L’Oréal, FUN RADIO, Microsoft, HP, Sony, Instagram, Facebook… , ont proposé des ateliers et des photocalls. Parmi ces sponsors, il faut également compter la filiale de Google : YouTube.
Car la plateforme préférée des vidéastes n’est pas pour autant organisatrice de l’évènement. D’ailleurs, le stand YouTube est plutôt petit, bien qu’il accueille ses stars aux millions d’abonnés tels que Cyprien et Norman.
Une position qui pourrait laisser présager, à l’avenir, que Video City Paris puisse aussi accueillir des stars de Facebook live ou Snapchat, par exemple. Le dénominateur commun étant avant tout de faire de la vidéo diffusée sur le web.
Une perspective qui démontre le rayonnement média de l’évènement.
Video City Paris est donc une véritable vitrine pour les YouTubeurs.
Une visibilité et une accessibilité destinées tant aux visiteurs, qu’aux marques et aux coproducteurs du salon : Studio Bagel (propriété de Canal Plus), Golden Moustache (Propriété de M6), Live! By GL events et Mixicom filial de Webedia (propriété de Fimalac) dont la spécificité est la gestion de talents.
Comme la plateforme YouTube, nul doute que le salon sera de plus en plus courtisé par les annonceurs et les producteurs. Car c’est une incroyable opportunité de visualiser et analyser, durant un weekend, ce phénomène, ainsi que la capacité artistique des vidéastes.